Les jardiniers de la création
Les jardiniers de la création
Si l’organisation des saisons était confiée à des gestionnaires, ils ne seraient sans doute pas d’accord avec le principe du printemps.
La fonte des neiges, la montée des hormones, l’explosion de vitalité de la nature tout entière dérangeraient leurs prévisions et leur idéal d’une société prévisible.
À force d’insister sur le management, on oublie qu’il ne peut y avoir de gestion sans création.
Or, il ne peut y avoir création sans inspiration.
Et il ne peut y avoir inspiration sans bouleversement.
Mais il ne peut y avoir bouleversement et gestion.
L’artiste est bien souvent le printemps d’une société de mauvais jardiniers qui préfèrent l’hiver parce qu’il n’y a pas de mauvaise herbe.