Bono à Montréal : promo pro bono
Dans quel hôtel est descendu Bono lors de son passage à Montréal ? Au Saint-James, l'un des plus chers ? Ou dans le plus cher ? Voilà la question que je me posais lorsque je le regardais tenir une conférence de presse sur la pauvreté, pour faire la promotion de son concert.
J'avoue que j'éprouve un malaise, de même nature, du reste, que lorsque je vois arriver au Salon du Livre, en pleine forme et tout sourire, Nathalie Simard venue faire la promotion d'un livre consacrant son statut de victime d'abus. Et je ressens la même gêne face aux inscriptions contre le jeu affichées sur les machines à sous, les appels à la modération de sociétés qui vendent de l'alcool, et les disques vendus au profit des sourds. Je préfèrerais que Bono, plutôt que de donner des leçons, donne l'exemple ou plutôt que, s'il donne des leçons, il donne aussi l'exemple. Pourquoi, par exemple, ne donne-t-il pas la totalité de sa fortune, puisqu'il veut lutter contre la pauvreté ? Ne serait-il pas plus crédible ?
Le comportement de Bono est, pour moi, aussi incompréhensible que celui du Vatican gardant ses trésors et son luxe tout en prêchant la charité. Pourquoi aucun journaliste présent à sa conférence de presse n'a-t-il osé se lever pour demander au chanteur la seule question qui s'impose : faut-il dire ce que vous faites, ou faire ce que vous dites ?